Quand on évoque la politique d’emploi des seniors, ce n’est certainement pas vers la France qu’on se tourne. En fait, plusieurs de ses voisins de l’Union européenne la devancent sur la question. La Suède est en tête de liste en matière d’emploi pour les seniors avec un taux avoisinant les 77%. En France, la situation est toute autre puisque trouver un emploi après 50 ans est un véritable parcours de combattant. Le taux d’emploi des seniors dans l’Hexagone reste en effet inférieur à la moyenne de l’Union européenne. En 2021, les statistiques d’Eurostat étaient de 55,9% contre 60,1% pour l’Union européenne. Toutefois, les gouvernements successifs ont mis en place différentes mesures pour le maintien des seniors à l’emploi. Ces mesures se concrétisent par les aides pour l’embauche pour les plus de 45 ans, les contrats de génération, le CDI inclusion ou encore le CDD senior. Pourtant, ces mesures n’ont pas jusqu’ici réussi à renverser la tendance. Quelles leçons la France peut-elle tirer de ses pays voisins qui ont réussi à instaurer une politique fructueuse pour l’emploi des seniors ?

Un niveau de salaire bas pour les anciens salariés

Le frein principal à l’embauche des seniors en France est le faible niveau de salaire demandé par les candidats. Certains pays parviennent à maintenir leurs seniors sur le marché de l’emploi et à les réembaucher en cas de licenciement à cause d’une hausse de salaire peu liée à l’ancienneté.

C’est par exemple le cas de la Suède où les pratiques salariales sont égalitaristes. Ce qui n’est pas propice à une hausse de salaire liée à l’ancienneté. Ainsi, on constate une faible progression des salaires après les 45 ans et même une baisse après 55 ans.

Crédit Photo: Andrea Piacquadio via Pexels

Une fin de carrière avec des plans de formation

Un autre aspect très important si on veut maintenir les séniors dans l’emploi est la formation professionnelle. Or, ce genre de formation est peu développé en France notamment pour les séniors. Selon une étude réalisée par Ifop pour le club Landoy, seul 1 salarié sur 10 a bénéficié d’une formation professionnelle après les 40 ans. L’étude a été réalisée en 2020.

Les pays d’Europe du Nord ont investi dans de telles formations. Ainsi, selon les statistiques d’Eurostat, 72% des Danois entre 55 et 64 ans ont bénéficié d’une formation en 2006. Cette même année, 66% des Finlandais de cette tranche d’âge ont reçu ce genre de formation contre 32% de Français.

La prise en compte de la santé au travail

49% des Français ont affirmé être capables d’accomplir le travail qu’ils accomplissent actuellement à 60 ans. Ce pourcentage est de 70% pour les Suédois et 72% pour les Hollandais. Ces chiffres sont issus d’une enquête d’Eurostat sur les conditions de travail.

Le fait est que dans les pays nordiques, la santé au travail fait l’objet d’une vigilance accrue pour permettre aux employés de travailler même à un âge avancé. Ainsi, en Suède, par exemple, l’État verse des aides aux entreprises afin de leur permettre d’améliorer les conditions et l’environnement de travail. Par ailleurs, le programme Finn Age, respect for the ageing a été lancé en Finlande en 1990. Ce programme vise particulièrement la santé des séniors au travail afin d’accroître leur productivité.

Une sécurité de l’emploi pour les séniors

En 1974, une loi sur la sécurité de l’emploi en Suède stipule que lors des licenciements, on doit d’abord se séparer des derniers collaborateurs embauchés. Ce qui constitue une mesure visant la protection de l’emploi des employés anciens. On trouve le même principe dans les accords collectifs des différentes entreprises finlandaises.

Dans le même ordre, au Danemark, les personnes en recherche d’emploi de plus de 55 ans qui n’ont plus droit à l’indemnisation du chômage peuvent être éligibles à un emploi dans le secteur public.

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